… La pièce est vertigineuse. Et ce vertige prolonge celui de Pirandello. Le Sicilien a inventé la pulvérisation de l’idée de Vérité. La pulvérisation est ici, non de l’idée mais de la réalité du moi. Ce qui permet à l’auteur une jolie mise en boîte de la psychanalyse à la portée des médiocres. Mais (ce – ces) médiocres Jérôme cherchent par tous les moyens à se désembourber, à se déniaiser. Et la pièce décolle alors du quotidien en miettes vers l’Ailleurs métaphysique. C’est très neuf, très beau, réclamant une interprétation sans faille, un rythme aussi implacable que celui de la Commedia Dell’Arte à l’image des sublimes trois Gobbi interprétant Goldoni ou Pirandello.
André Fraigneau
Georges Vitaly à l'auteur (1er août 1986) :
"J'ai lu avec grand intérêt votre pièce. Idée très intéressante. Côté positif : originalité du sujet, qualité des dialogues. Côté difficulté : pas de rôle principal. Demande des virtuoses. Mais celà se trouve. A mon retour, voyons-nous..."
Note de l'auteur à Georges Vitaly :
"Il y a plusieurs moi en moi. Cela va sans dire. Cela va encore mieux en le disant... sur la scène d'un théâtre. Du conflit entre les moi, peuvent naître quelques drames, Jérôme, le héros de ma pièce, est bien placé pour le savoir. Heureusement il y a l'humour et c'est lui qui guide le jeu. De l'humour, beaucoup de vivacité et même de fébrilité parce que Jérôme est nerveux ! Aux comédiens, au metteur en scène de traduire l'humeur changeante de tous ces "Je" qui sont en Jérôme."
Le père : "Par ce beau temps en vacances, il y a mille choses à faire. Moi, je sais qu'à ton âge, je ne tenais pas en place, je fourmillais de projets !"